Le cancer du poumon demeure l’un des plus meurtriers en France, causant plus de 33 000 décès par an. Pourtant, il n’existe toujours pas de programme de dépistage du cancer du poumon organisé à l’échelle nationale, même si les nouvelles données montrent des résultats prometteurs avec le scanner à faible dose. Alors, le mois sans tabac est l’occasion idéale de rappeler aux radiologues l’importance du dépistage du cancer de poumon. Aussi, cette occasion met en lumière les avancées dans ce domaine, surtout avec les expérimentations en cours.
Pourquoi le dépistage du cancer du poumon en ce Mois sans tabac est-il crucial ?
D’abord, le cancer du poumon est souvent diagnostiqué à un stade avancé, rendant les traitements moins efficaces. Actuellement, la survie à cinq ans pour un cancer du poumon détecté à un stade IV est de seulement 4 %. En revanche, un dépistage précoce par tomodensitométrie à faible dose (TDM) permettrait de détecter des cancers à un stade plus précoce, améliorant ainsi le pronostic. Dans le cadre du mois sans tabac, les radiologues jouent un rôle clé dans la détection de cette pathologie, en particulier pour les patients à haut risque, comme les fumeurs et ex-fumeurs.
Le scanner thoracique à faible dose : une avancée en dépistage du cancer du poumon
En effet, le scanner thoracique à faible dose s’impose comme la technique de choix pour le dépistage du cancer du poumon. Sans injection et moins irradiant, il permet de détecter de petites lésions pulmonaires invisibles à la radiographie standard. Toutefois, comme tout programme de dépistage, il comporte des risques de surdiagnostic et de faux positifs, que les radiologues doivent prendre en compte. Néanmoins, les bénéfices sont clairs. Il se montre qu’une réduction significative de la mortalité spécifique au cancer du poumon, en particulier chez les populations à risque élevé.
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Les études pilotes en France : vers un dépistage organisé
En France, plusieurs études pilotes sont en cours, avec l’ambition de documenter les prérequis pour un dépistage organisé à grande échelle. L’étude CASCADE, par exemple, cible les femmes fumeuses ou ex-fumeuses âgées de 50 à 74 ans, leur offrant un scanner thoracique à faible dose. Financé par l’Institut national du cancer (INCa) et le ministère de la Santé, ce programme vise non seulement à dépister le cancer du poumon, mais aussi d’autres maladies liées au tabac, comme les maladies coronariennes et l’emphysème. L’objectif est donc d’évaluer l’impact d’un tel dépistage sur la mortalité et la qualité de vie des patients, tout en tenant compte des coûts et de l’organisation du système de santé.
Les enjeux pour les radiologues : vers une meilleure prise en charge des patients
De plus, l’appel à projets publié par l’INCA le 11 juillet pour le lancement d’un programme pilote national de dépistage du cancer du poumon marque une étape clé pour la radiologie. En réalité, ce projet introduit l’opportunité d’utiliser le scanner thoracique à faible dose, une avancée majeure pour la détection précoce du cancer du poumon chez les populations à risque. C’est pourquoi, les radiologues joueront un rôle central dans la réussite de ce programme, nécessitant une expertise technique et organisationnelle rigoureuse.
Par ailleurs, le programme de formation SFR-FORCOMED, lancé en 2022, a déjà anticipé ces besoins. Il est conçu spécifiquement pour préparer les radiologues à s’impliquer pleinement dans cette campagne de dépistage. En conséquence, cette formation assure que les professionnels maîtrisent les aspects critiques comme la gestion des doses d’irradiation, la lecture des images et l’annonce des résultats.
Le projet DIAPASON, dirigé par la Pre Marie-Pierre Revel et soutenu par la SFR, est un des principaux candidats pour répondre à l’appel à projets de l’INCA. Inspiré du modèle de dépistage du cancer du sein, ce programme est conçu pour offrir un cadre structuré, garantissant la qualité des examens thoraciques tout en veillant à une prise en charge optimale des patients. Les radiologues, qu’ils exercent en milieu hospitalier ou en libéral, seront au cœur de ce dispositif. Ils renforcent donc leur rôle dans le dépistage et la prévention du cancer du poumon.
L’avenir du dépistage en France : un espoir pour réduire la mortalité
L’avenir du dépistage du cancer du poumon en France se dessine autour de projets comme DIAPASON, qui capitalise sur les avancées de l’étude CASCADE. À ce jour, plus de 2 200 femmes ont été incluses dans ce programme de recherche, couvrant plusieurs régions françaises. L’objectif est clair : élargir ce dépistage à une population plus vaste, en collaboration avec des structures locales, les généralistes, et les spécialistes impliqués dans la lutte contre le tabac.
Outre les radiologues, ce programme fédère de nombreuses institutions, telles que le Collège des Enseignants en Radiologie de France, la Fédération Française d’Addictologie, et la Société Française de Tabacologie. Ce soutien institutionnel renforce la crédibilité du projet et assure une mise en œuvre concertée, garantissant des résultats fiables et une amélioration continue des pratiques.
Par conséquent, le déploiement national de ce programme pilote sera une étape décisive pour la santé publique. Avec la participation active des radiologues, la France pourrait bientôt bénéficier d’un dépistage organisé du cancer du poumon. Aussi, le dépistage du cancer du poumon contribue à réduire les taux de mortalité et à améliorer la qualité de vie des patients.